
Le numéro 60 vient de paraître !
Au sommaire :
- Édito : Descendre dans l'arène (Chantal Tauxe)
- Dossier : 12 pages sur les Artistes engagés
- Théâtre, le retour des troupes
- La guerre des plateformes
- À Villars-sur-Glâne en attendant Noël
- Pratique du droit d’auteur
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La musique aussi relève du service public - ven 4 décembre 2015
Le coup de cœur d’ Alfio Di Guardo

Sur fond d’une vue de Rome sens dessus dessous, une cartouche fuse à travers un ciel plombé. L’affiche italienne de Suburra est des plus explicites. Stefano Sollima ne fait pas dans la carte postale. Sans se retrousser les manches, il fouille les poubelles, plonge ses caméras dans les égouts et met en lumière la pourriture. Celle qui gangrène une ville, une société, un pays.
Dans Suburra, il est question de corruption, d’opérations immobilières illicites, de guerre de gangs, de mafia, sans que jamais le mot ne soit prononcé. Bien entendu, même s’il s’agit de l’adaptation d’un roman de Giancarlo de Cataldo (déjà auteur de Romanzo Criminale), les faits relatés reposent sur une réalité indéniable. Il suffit de penser aux récents déboires du Maire de Rome poussé à la démission en raison de ses frasques pas très catholiques.
Œuvre brillante, à la photo soignée, au rythme haletant, Suburra ne souffre d’aucun temps mort. Dès les premières images, nous sommes embarqués dans une spirale de violence, une lutte sans merci entre méchants… et méchants. Eh oui, aux yeux de Stefano Sollima, il n’y a pas de gentils. Tous coupables, du politicien haut placé au gitan du coin de la rue, en passant par les pontes du Vatican. La Rome de Sollima pourrait être la Naples de Gomorra, peuplée de personnages insensés et sans scrupule. Veules, lâches, audacieux ou téméraires, tout le monde trahi tout le monde en mettant sa bonne conscience au fond d’une poche… trouée.
Après le déjà formidable A.C.A.B. (All Cops Are Bastards) de 2012, où il invitait à une incursion incroyable dans l’univers de la police anti émeute, Stefano Sollima montre avec Suburra qu’il est de la trempe d’un Michael Mann, il signe un thriller époustouflant, emmené par des comédiens hors pairs (Pierfrancesco Favino, Elio Germano, Claudio Amendola, Alessandro Borghi…). Suburra explose sur l’écran pour laisser le spectateur pantelant… Et ravi, car il a vu un GRAND FILM.
SUBURRA, de Stefano Sollima (Italie, 2015, 135’). Dès le 9 décembre 2015.
Pour en savoir plus : www.cinemas-du-grutli.ch
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